Des bactéries inconnues découvertes dans le lac Vostok
Des bactéries ont été détectées dans les échantillons d’eau du lac Vostok. D’après l’équipe russe, leur ADN ne correspond à rien de déjà connu. Ces bactéries, découvertes sous 4.000 m de glace, appartiendraient donc à une nouvelle espèce…
Comme quoi nos hypothèse dans le podcast survival zombie ( A télécharger sur mega SZ LR #1) n'etait pas si farfelu que ca
L’attente aura duré un peu plus d’un an, mais les voilà : les premiers résultats d’analyse des échantillons d’eau du lac Vostokeau douce est emprisonnée sous 4.000 m de glace, et ce depuis 20 millions d’années. Le lac Vostok est le plus grand lac sous-glaciaire de l’Antarctique, où règnent des conditions extrêmes. La température moyenne est de -3 °C, la pression est de 360 bars, il n’y a pas de lumière et le milieu est suroxygéné. Quelle espèce vivante peut se développer dans un tel environnement ?
La majorité des scientifiques pensent que l’écosystème du lac est nécessairement différent de tout ce que l’on connaît sur Terre. Mais en octobre 2012, l’équipe russe en charge du forage décevait le monde entier : les analyses préliminaires n’avaient décelé aucune trace de vie. L’échantillon était composé de glace qui avait gelé sur le foret durant la manœuvre à l’entrée du lac Vostok. Aujourd’hui, les choses ont changé : les échantillons d’eau prélevés directement dans le lac indiquent la présence d’une espèce vivante jamais identifiée.
Le lac Vostok se cache à 4.000 m sous la couverture glaciaire, protégé depuis plus de dix millions d'années des échanges avec l'atmosphère. Le forage a duré une vingtaine d’années. © Nicolle Rager-Fuller, NSF
Les analyses ont été effectuées au Laboratory of Eukaryote Genetics
Pas de lien évolutif entre la bactérie de Vostok et les autres
La correspondance entre l’ADN de ces bactéries et celles d’organismes connus n’a jamais dépassé 86 %. Or, toute correspondance inférieure à 90 % est suffisante pour déclarer qu’il s’agit d’une nouvelle espèce. En outre, les scientifiques n’ont pas réussi à dresser un arbre phylogénétique dumicro-organisme. Cet arbre leur permet de déterminer le lien entre son évolution et celles d’autres espèces. Ils ont ainsi montré que la bactérie ne rentre dans aucun phylum connu.
D’autres tests sont en cours, mais si l’on en croit l’équipe russe, les nouveaux résultats ne sont pas susceptibles d’infirmer ce que l’on sait déjà. Pour être bien certain qu’il s’agit d’une espèce vivant dans le lac, d’autres échantillons sont nécessaires. L’équipe du PNPI attend les nouveaux échantillons du dernier forage récupéré en janvier 2013. L’eau du lac est en route pour Saint-Pétersbourg, à bord du navire Akademik Fedorov.