Votre vie privée ne vous appartient plus sauf si...
Ca faisait longtemps que j'avais envie de vous parler de ce sujet d’actualité mais cela implique beaucoup de temps, d'une part pour se documenter d'autre part pour assimiler toutes ses infos et ensuite de vous en faire un résumé. Du coup je vais vous proposer les articles, interview, vidéos qui m'ont permis de faire mon opinion à se sujet et à pour finir se sera à vous de faire votre propre analyse.
Grosse source d'information sur le sujet peut être trouvé sur le site de la quadrature du net où il regroupe un tas d'articles sur la vie privée, PRISM... je n'ai pas tout lus mais gardez cette source d'info pour la fin quand vous voudrez approfondir le sujet.
Votre vie privée est notre priorité
Durant mon absence de la semaine dernière, Snowden a laché une nouvelle bombe qui cette fois vient frapper en plein coeur la société Microsoft.
Au début des révélations Prism, toutes les sociétés américaines impliquées disaient : non, non, non, on ne donne pas d'accès direct à la NSA. Puis petit à petit, on découvre qu'elles y sont obligées par la loi et que si les dirigeants en parlent, ils peuvent avoir de gros soucis. Puis la semaine dernière, on apprend que l'une de ces sociétés (Microsoft) a été bien au-delà en collaborant (volontairement ?) avec la NSA et le FBI pour permettre au gouvernement d'accéder de collecter et de déchiffrer les données échangées via Outlook.com, Skype et SkyDrive.
Pour Outlook.com, ils ont tous bossé main dans la main pour mettre une rustine sur le système de chiffrement du service d'email et "webchat" afin que les agents gouvernementaux puissent aller à la pêche eux-mêmes. Concernant Skype, les capacités de stockage des métadonnées des appels ont été aussi largement augmentées depuis le rachat de la société par Microsoft.
Enfin, concernant SkyDrive et ses 250 millions d'utilisateurs, c'est comme le reste, open-bar.
Ce qui est choquant là dedans, c'est la collaboration très étroite entre les agences gouvernementales et les employés de Microsoft. Surtout qu'il y a quelques mois, Microsoft a lancé une jolie campagne publicitaire pour promouvoir le respect de la vie privée par l'entreprise : "Votre vie privée est notre priorité"
Skype avait aussi une excellente réputation en matière de chiffrement.
Autant dire que niveau communication, ça la fout mal. J'ai eu la chance de parler avec des employés de Microsoft avant ces révélations et ils me soutenaient que non, Microsoft ne faisait pas ça. Ils en étaient sincèrement convaincus et je ne peux pas les blâmer puisqu'en interne, personne ne les a informés de cette collaboration avec le FBI et la NSA.
Honnêtement, je ne comprends pas. Microsoft est une bonne boîte, et est suffisamment puissante pour résister à tout type de chantage. Je veux bien les croire patriotes, mais de là à tromper la confiance de leurs utilisateurs et à mettre en péril leur business, il y a un fossé que je ne pensais pas qu'ils auraient franchi.
Les révélations de Snowden ont clairement entaché la réputation de la société et la confiance que ses clients / utilisateurs avaient placée en elle. C'est vraiment un gros gâchis... Comment peut-on mettre dans la balance toute une réputation bâtie sur des années, en échange d'une petite tape dans le dos de la part de Big Brother ? Ça me dépasse...
Maintenant, ne vous y trompez pas. Si Microsoft a collaboré aussi étroitement, il y a de fortes chances que d'autres sociétés du même acabit aient fait exactement la même chose. Je pense à Google, à Facebook...etc. Pour l'instant, on n'en sait rien, mais l'avenir nous le dira, patience...
Conférence passionnante à PSES2013
Le thème était : "Si, vous avez quelque chose à cacher".
Blog d'un journaliste du journal "Le Monde" ayant pour thème:
La DGSE a le « droit » d’espionner ton Wi-Fi, ton GSM et ton GPS aussi
( Attention pavé j'ai sauté volontairement certains passages)
La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux français) ne serait pas, en l'état, en mesure de collecter "systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France".
Une chose est de stocker "tous les mots de passe" qu'elle a pu intercepter sur les "réseaux grand public", comme je l'avais écrit en 2010 (voir Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »), une autre est de pouvoir espionner "la totalité de nos communications", en France, comme l'écrivait Le Monde, la semaine passée, avec ses "Révélations sur le Big Brother français".
A contrario, et comme l'écrivait Le Monde mi-juin, la DGSE est bien "au cœur d'un programme de surveillance d'Internet" lui permettant de surveiller "le flux du trafic Internet entre la France et l'étranger en dehors de tout cadre légal"...
Le monde a bien changé depuis les plombiers de la DST
S'il est certes techniquement possible d'espionner tout type de réseau de communication, le maillage décentralisé du réseau Internet, en France, fait qu'il est par contre improbable que la DGSE ait pu concrètement, financièrement et structurellement, placer l'intégralité de nos télécommunications sous surveillance afin de collecter et stocker nos méta-données (qui communique avec qui, quand, pendant combien de temps, d'où).
Contrairement à des pays comme la Libye, où l'Internet était centralisé -ce qui a permis à l'entreprise française Amesys d'y installer un système de surveillance généralisée des télécommunications (voir Barbouzeries au Pays de « Candy »)-, l’historique du développement des télécommunications en France a débouché sur une infrastructure décentralisée.
Si la DGSE voulait placer tout l'Internet sous surveillance, elle ne pourrait pas se contenter de demander à Orange, Bouygues Télécom, SFR ou Free de dupliquer le trafic Internet. D'une part parce qu'il existe de nombreux autres FAIs, particulièrement étrangers (les opérateurs européens, américains, voir indiens sont présents en France), d'autre part parce que ça ne suffirait pas : l'Internet n'est pas une série de tuyaux contrôlés par quelques gros "telcos", c'est un peu plus compliqué.
Espionner les FAI ? Une fausse bonne idée
Comme l'avait très bien rappelé Benjamin Bayart dans sa conférence "Internet libre ou minitel 2.0", "sur Internet on a mis l'intelligence en périphérie du réseau" :
« Dans Minitel on a mis l'intelligence au centre, c'est le contenu, c'est les bases de données avec des terminaux débiles autour. Internet c'est le contraire, on a mis des routeurs idiots au centre et on a mis en périphérie des ordinateurs qui réfléchissent. »
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Le problème se complique avec les services types web 2.0 : quand un internaute se connecte à l'un des services proposés par Google, son FAI ne sait pas lequel, ni ce qu'il cherche à y faire (consulter son gmail, faire une recherche, travailler sur un document stocké dans le "cloud" de Google, etc.), car le trafic est chiffré (ssl), et que la réponse à la requête de l'abonné sera routée par les serveurs de Google, et non par le FAI.
Rajoutez-y le fait que nombreux sont les internautes qui passent par Google pour consulter tel ou tel site, plutôt que de rentrer son URL dans son navigateur, et vous commencez à prendre la mesure de la complexité du routage de l'Internet, et du fait qu'on ne peut pas installer de "Big Brother" au coeur des FAI.
L'an passé, le sénateur Jean-Marie Bockel voulait interdire la vente de routeurs de coeur de réseau chinois en Europe, au motif qu'ils pourraient permettre à la Chine de nous espionner. Comme le rappelait alors L'Express, ces routeurs, utilisés par les opérateurs de télécommunications pour gérer les flux de communications, peuvent en effet "intercepter, analyser, exfiltrer, modifier, voire détruire toutes les informations" qu'ils voient transiter.
Une hypothèse récemment battue en brèche par Stéphane Bortzmeyer, dans un article intitulé Un routeur de cœur de réseau peut-il espionner le trafic ?. Techniquement, c'est possible, et il existe effectivement des routeurs espions. Mais ils ne peuvent pas pour autant analyser tout le trafic en temps réel; et s'ils faisaient remonter le trafic aux autorités, ça se verrait, les opérateurs s'en apercevraient, des ingénieurs auraient protesté ou démissionné, et l'information aurait fuité bien avant les "révélations" du Monde.
Comment les internautes sont mis sur écoute
Pour Kave Salamatian, professeur d’informatique et de réseaux, et spécialiste de la géographie de l’Internet, cette histoire de "PRISM" français relève d'une "tentative de désinformation, de manœuvre de roulement de muscles, ce qui est habituel dans le monde du renseignement : plus c'est gros, plus ça passe" :
« L'architecture du réseau téléphonique et internet en France est très différente de celle des États-Unis. C'est une décision prise dans les années 40-50 : les USA sont allés vers une architecture avec des centraux téléphoniques très gros, qui concentrent le trafic, et des lignes très longues vers l’utilisateur.
En Europe, on a fait un maillage dense de centraux téléphoniques de plus petites tailles, avec des lignes beaucoup plus courtes vers l’utilisateur : on est toujours à moins de 4-5 kilomètres d’un DSLAM, l'architecture est beaucoup plus dense. »
Et c'est précisément sur ces DSLAM, qui récupèrent le trafic transitant sur les lignes téléphoniques afin de router les données vers les gros tuyaux des FAI, au plus près des abonnés, que s'effectuent les écoutes Internet, comme me l'a expliqué, sous couvert d'anonymat, le responsable d'un gros FAI :
« Le réseau français est fait de sorte que pour l’intercepter il faut aller au plus près de l’abonné, source ou destinataire, sachant que les deux canaux de communications sont disjoints : chaque acteur ne maîtrise que ce qui sort du réseau. La voie retour, quand c’est Google qui envoie l’info, c’est Google qui décide par quels chemins le flux doit revenir à l'abonné, et au final c'est le DSLAM qui réassemble les flux depuis et vers l'abonné.
Quand on reçoit un ordre d’un tiers de confiance (Justice ou Invalides -qui gère les interceptions de sécurité pour le compte de Matignon), on duplique le flux, qui est renvoyé via des liaisons dédiées et chiffrées; et on s’est débrouillé pour que la fonctionnalité de duplication soit limitée à quelques abonnés par équipement, et que seules deux personnes puissent la débloquer. »
Non content d'avoir été conçu pour ne permettre que quelques placements sur écoute en simultané, par DSLAM, le dispositif ne peut pas être activé par le FAI seul, pas plus qu'à la seule initiative du ministère, mais seulement lorsque les deux s'accordent pour activer la mise sur écoute :
« Si le logiciel est hacké ou évolue vers des fonctionnalités non documentées, le hardware, chez nous, va le bloquer. Et tout est tracé. Et si la DGSE vient nous voir, on leur répond qu’on ne discute qu’avec la PNIJ (la Plateforme nationale d'interception judiciaire de la Justice) ou le GIC (le Groupement interministériel de contrôle, dépendant du Premier Ministre). »
Pour faire du massif, il faudrait pirater les "box"
Si la DGSE avait voulu placer des bornes d'écoute clandestine afin de pouvoir surveiller l'intégralité du trafic, elle aurait donc du installer des portes dérobées dans tous les DSLAM, et plusieurs autres points d'interconnexion, sans que cela se voit.
Or, en France, on dénombre près de 16 000 répartiteurs téléphoniques, et quelques 40 000 DSLAM.
Save Kalamatian estime que, pour faire un point de collecte sur un lien à 10GB/s, avec de la reconnaissance par mot-clef, il faudrait investir de 100 à 150 000 € par porte dérobée. Or, à raison de 20 000 portes dérobées, il faudrait investir de 200 à 300 millions € (en hypothèse basse), voire 750 M€ si on voulait espionner tous les DSLAMs (sans la gestion, ni la maintenance, ni la bande passante pour faire remonter le trafic espionné au siège de la DGSE, boulevard Mortier).
"Pour faire de la surveillance massive, il faudrait aller au niveau de la Box" qui permet aux abonnés de se connecter, explique Stéphane Bortzmeyer, et y installer un logiciel espion.
Mettons d'emblée de côté l'aspect particulièrement improbable d'une telle opération, dans la mesure où les employés des FAI ou des fabricants de ces Box auraient forcément détecté la manip', sans parler des bidouilleurs qui auraient remarqué le trafic sortant de leur Box, et qu'il y aurait donc forcément eu des fuites dans les médias si la DGSE avait voulu tenter ce coup-là.
On dénombre près de 13 millions d'abonnés, en France. A raison de 40€ par logiciel espion (ramené à l'ensemble du parc), estime le responsable du FAI, l'investissement représenterait donc plus de 500M€, à quoi il faudrait rajouter les frais de bande passante.
Or, le budget annuel de la DGSE est de l'ordre de 600M€.
A quoi il faudrait aussi rajouter la surveillance des méta-données issues de la téléphonie fixe et mobile. Là, pour le coup, le système est plus centralisé, puisque les méta-données des statistiques d'appel (ou call data record, CDR) sont générées par les opérateurs, qui les conservent pour la facturation, et la détection d'incident.
Suite à la panne d'Orange, en juillet 2012, une inspection de sécurité avait été lancée, pour vérifier l'infrastructure des opérateurs de téléphonie mobile. Les ingénieurs de l'ANSSI -en charge de la cyberdéfense- tout comme ceux des opérateurs n'auraient alors pas manqué d'identifier d'éventuelles installations espion de la DGSE, ce qui aurait donc dû être dénoncé à la Justice, et n'aurait pas manqué de sortir dans la presse.
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La DGSE a le "droit" d'espionner ton Wi-Fi, ton GSM et ton GPS aussi
Pour autant, cela ne veut pas dire que la DGSE n'espionne pas tout ou partie des télécommunications qui transitent par satellite. Comme le rappelle Vincent Jauvert, un des journalistes qui, en avril 2001, fut l'un des premiers à évoquer le système "Frenchelon" d'espionnage des télécommunications de la DGSE (voir Le DGSE écoute le monde (et les Français) depuis plus de trente ans), la loi de 1991 relative au secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques, censée encadrer les interceptions de communications électroniques et désormais intégrée au Code de la sécurité intérieure, excluait le spectre hertzien de toute forme de contrôle :
« Cette dérogation a été exigée par les plus hautes autorités de l’Etat, confie un ancien conseiller du ministre de la Défense de l’époque, Pierre Joxe. Pourquoi ? Souvenez-vous, à cette époque, la DGSE lançait un vaste plan de modernisation de ses « grandes oreilles ». Il était hors de question de le compromettre.
Un ancien de l’Elysée dit: « Nous voulions laisser les coudées franches au service secret, ne pas l’enfermer dans son quota d’écoutes autorisées. »
Accessoirement, les ondes hertziennes servent aussi en matière de radio-identification (RFiD), de GPS, de GSM et de Wi-Fi... technologies qui, en 1991, n'étaient pas utilisées par le grand public, contrairement à aujourd'hui.
Reste aussi la question des câbles de fibres optiques sous-marins, qui ne relèvent pas du spectre hertzien, et qui ne sauraient donc être légalement espionnables par la DGSE. Et il serait vraiment très intéressant de savoir ce que la DGSE espionne, et ce qu'elle fait pour ne pas espionner les Français.
Dans son article, Vincent Jauvert écrivait que "nos communications avec l’étranger ou les Dom-Tom peuvent être interceptées, recopiées et diffusées par la DGSE, sans qu’aucune commission de contrôle ait son mot à dire. Aucune ! Une situation unique en Occident." :
« Tous les pays démocratiques qui se sont dotés de services d’écoute «satellitaire» ont mis en place des garde-fous, des lois et des instances de contrôle afin de protéger leurs citoyens contre la curiosité de ces «grandes oreilles». Tous, l’Allemagne et les Etats-Unis en tête. Pas la France. »
Son article date de 2001. Depuis, rien n'a changé. Et la DGSE a continué à faire monter en puissance son système d'interception des télécommunications.
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La DGSE espionne-t-elle les Français depuis l'étranger ?
A contrario, rien n'interdit la DGSE d'écouter les Français depuis l'étranger. Mi-juin, Le Monde écrivait que la DGSE "examine, chaque jour, le flux du trafic Internet entre la France et l'étranger en dehors de tout cadre légal" :
« La justification de ces interceptions est avant tout liée à la lutte antiterroriste sur le sol français. De facto, au regard de l'absence d'encadrement légal strict de ces pratiques, l'espionnage des échanges Internet peut porter sur tous les sujets.
Interrogée par Le Monde, la DGSE s'est refusée à tout commentaire sur ces éléments couverts par le secret-défense. De plus, les autorités françaises arguent que les centres d'hébergement des sites sont, pour la plupart, basés à l'étranger, ce qui exonère la DGSE de répondre à la loi française. »
Le magazine spécialisé Intelligence Online révélait récemment que le nouveau datacenter de la DGSE, construit dans un ancien bunker allemand de 100 mètres de long sur 10 de large, situé près de sa station d'interception des télécommunications satellitaires des Alluets, dans les Yvelines, (voir Frenchelon: la carte des stations espion du renseignement français), stockait "toutes les communications électroniques passivement interceptées par les stations du service à l'étranger, notamment à Djibouti, proche de plusieurs dorsales télécoms" (ou Internet Backbone), laissant entendre que la DGSE pourrait aussi écouter les câbles sous-marins dans lesquels transitent, par fibres optiques, une partie importante du trafic Internet international.
En février dernier, Fleur Pellerin qualifiait le savoir-faire d'Alcatel Submarine Networks (ASN), qui couvre la production, l'installation et la maintenance des câbles sous-marins, d'"unique", tout en déclarant qu'ASN ne faisait pas que transporter des paquets de données, mais également de la "cybersurveillance" :
« C'est une activité stratégique pour connecter l'Outre-Mer et tout le continent africain en haut débit. Il y a aussi un enjeu lié à la cybersurveillance et la sécurité du territoire. »
Le site Reflets.info évoque depuis des mois une thèse abracadabrantesque, relayée par l'ONG Survie, selon laquelle le renseignement français aurait externalisé une partie de son système de surveillance des télécommunications dans des pays où elle aurait contribué à installer des systèmes Eagle de surveillance massive de l'Internet, comme elle l'avait fait en Libye (voir Barbouzeries au Pays de « Candy »).
S'il n'existe donc pas, a priori, de "Big Brother" en France, il a bien des petits frères, installés à l'étranger de sorte d'"exonérer la DGSE de répondre à la loi française", tout en lui permettant d'espionner le trafic Internet.
En 2010, Bernard Barbier, directeur technique de la DGSE, avait ainsi expliqué que les réseaux grand public était la "cible" principale, et qu'elle stockait "tous les mots de passe" (voir Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »).
L'ancien directeur de la DGSE, le préfet Érard Corbin de Mangoux, en parlait lui aussi ouvertement, en février 2013, au Parlement :
« À la suite des préconisations du Livre blanc de 2008, nous avons pu développer un important dispositif d’interception des flux Internet. »
Marc Trévidic, juge d'instruction au pôle antiterroriste du TGI de Paris, expliquait au Sénat l'an passé que « les gens qu’on arrête, dans la plupart de nos dossiers, c’est grâce à Internet », des propos réitérés en février dernier à l'Assemblée :
« La totalité des affaires d’associations de malfaiteurs terroristes comporte des preuves acquises sur internet. Au surplus, parmi ces affaires, 80 % d’entre elles sont même exclusivement déferrées devant la Justice grâce à ce type de preuves. De fait, la surveillance d’internet représente pour les services de renseignement un enjeu majeur. »
Le problème, c'est que la DGSE est moins contrôlée que la NSA, et qu'on a plus d'informations sur la NSA que sur l'"infrastructure de mutualisation" (qui centralise les données espionnées) de la DGSE...
NB : et si vous pensez que vous n'avez rien à vous reprocher, donc rien à cacher, et que donc vous ne risquez pas d'être espionné, lisez donc ce pourquoi la NSA espionne aussi votre papa (#oupas) et, pour vous protéger, Comment (ne pas) être (cyber)espionné, ainsi que les nombreux articles de Reflets.info, particulièrement en pointe sur ces questions.
PS : @H_Miser me fait remarquer que je pourrais induire les lecteurs en erreur : un GPS n'émet rien, il ne fait que recevoir des ondes émises par des satellites, et qui sont donc ... "publiques", on ne peut pas vous géolocaliser à distance avec votre GPS de voiture ou de smartphone.
Voir aussi :
Lettre ouverte à ceux qui n'ont rien à cacher
Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »
Du droit à violer la vie privée des internautes au foyer
Frenchelon: la carte des stations espion du renseignement français
Amesys: les documents qui impliquent Ziad Takieddine et Philippe Vannier, le PDG de Bull
Une petite interview à la façon érepondez a 10 questionsé de Sebsauvage
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2. Tu ne penses pas que parfois, il faut vraiment protéger les enfants ?
Oui, bien sûr, la question ne se pose même pas. Mais: de quoi, et comment ? Vaste question.
J'ai toujours eu naturellement tendance à protéger mes enfants, mais de la mauvaise manière: En leur évitant les risques au lieu de leur apprendre à les gérer. C'est une erreur (et merci à ma femme de me l'avoir fait comprendre). Par exemple, les produits ménagers, chez moi, ne sont pas sous clé: J'ai expliqué à mes enfants que c'était dangereux et qu'il ne fallait pas y toucher. Et il n'y ont pas touché.
Laissez-moi expliquer mon choix par un exemple: Des parents règlent leur chauffe-eau pour éviter que leurs enfants se brûlent s'ils mettent l'eau chaude à fond. L'intention est louable: Réduire le risque de brûlure. Et que se passera-t-il quand ils iront faire un tour chez papy-mamie ? Ils auront pris l'habitude de mettre l'eau chaude à fond et se brûleront. Le résultat est l'opposé de ce que était escompté. Qu'aurait-il fallut faire ? Leur expliquer les dangers et leur apprendre à les éviter eux-même.
<p">Bien sûr il est hors de question d'exposer les enfants à des risques inutiles, mais c'est la même chose dans beaucoup de domaines: L'éducation est le seul salut. (Parce que nous ne serons pas toujours là.)
(Après, je n'ai bien sûr pas abordé d'autres problèmes plus graves, comme la violence envers les enfants.)
3. La liberté d’expression, jusqu’à quel point ?
Question intéressante. Quand j'ai commencé à m'intéresser à Freenet, j'ai voulu connaître les raisons qui ont motivé les auteurs de ce logiciel de P2P anonyme, et je dois dire qu'au début j'ai été choqué. Leur crédo ? La liberté d'expression doit être totale, sans aucune censure possible, sans quoi ce n'est déjà plus de la liberté d'expression. Vous trouvez cela extrême ?
Mettons que nous acceptons la liberté d'expression pour tous, sauf pour les discours xénophobes, car c'est inacceptable, on est bien d'accord. Là, vous censurez déjà quelque chose, selon vos critères. Et ce n'est déjà plus de la liberté d'expression. Et puis, de fil en aiguille, vous allez décider que la liberté d'expression ne devrait pas s'appliquer aux blagues contre les Juifs. Ni contre les noirs. Ni contre les femmes. C'est dégradant. Continuons: Certains se sentiront offensés par les gros mots, d'autres par l'image de quelqu'un dévêtu ou une juppe courte, d'autres par une caricature, d'autres par des tatouages... Jusqu'où faut-il aller ? Ça n'a pas de fin.
Dès que vous commencez à grignoter la liberté d'expression (qu'elle soit verbale, écrite ou artistique), même d'une miette, ce n'est déjà plus de la liberté d'expression.
<p">Et puis empêcher quelqu'un de s'exprimer, c'est le forcer à trouver un autre exutoire qui ne serait sans doute pas meilleur (Dans le meilleur des cas, passer par d'autres canaux que vous ne verrez plus). Plutôt que de mettre des oeillières, laissons-les s'exprimer au grand jour pour mieux les contrer.
4. Qu’est-ce que t’écoutes pour commencer ta journée ?
J'aime le calme, le matin. La musique - ou pire: les infos à la radio - m'agressent. Une fois que je suis bien réveillé, je met mon smartphone en lecture aléatoire pour aller au boulot. Il y a de tout, selon mes humeurs :-)
5. Est-ce que Twitter, Facebook et Google ont gagné ?
Oui. Ils ont gagné. Ils ont réussit, au bon moment, à proposer des services pré-mâchés. Les nouveaux internautes, n'ayant aucune culture de ce qu'est et permet internet, s'y sont engouffrés en masse. C'est maintenant une prison inconsciemment consentie dont ces boîtes entretiennent soigneusement les murs d'enceinte et la déco. Une prison dorée où les hamsters se complaisent.
Comme je l'ai dit (je me cite, quelle feignasse !): « Il fut une époque où je croyais qu'en éduquant les utilisateurs, on pourrait leur apprendre à communiquer par leurs propres moyens. Je constate mon échec: C'est peine perdue. Cela n'intéresse plus personne. Les ex-facebook iront bouffer au premier râtelier centralisé pré-mâché qui succèdera à Facebook. Rien ne changera. »
Ce qui est moche, c'est que ces sociétés:
- piocheront de plus en plus dans la vie privée des internautes pour gagner de l'argent.
- censurent (vraiment n'importe comment).
- collaborent avec les différents gouvernements (surveillance, censure, identification).
Malgré toutes les bonnes idées de décentralisation, l'avenir semble assuré pour la société de surveillance.
6. Est-ce que tu es pour ou contre la polygamie ?
La question n'a pas vraiment de sens. Pour ou contre l'homosexualité ? Pour ou contre les lits séparés ? Pour ou contre la cuisine au beurre ?
Je n'ai pas à juger des choix de vie des autres. Qui suis-je pour décider de la manière dont les autres doivent mener leur vie et être heureux ? Tant que cela ne rend malheureux personne, je ne vois pas où est le problème.
7. Quelle st la dernière série TV qui t’ai fait réfléchir ?
La TV ? Ce grand machin avec des images où on peut pas cliquer ?
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Et pour les plus courageux, si vous etez arrivés au bout de cette serie d'article alros maintenant reflechissez de ce vous faites de vos données personnelles et optez peut etre pour d'autres solutions et pour finir: Votre vie privée ne vous appartient plus sauf si...vous essayez de devenir indépendant des geants du web... ne serait-ce pour commencer.